13 juin 1978 : il prend le Paris-Maubeuge, à 16 h 08, à la gare du Nord, et descend à Noyon, à 17 h 23. Là, il cherche à voler une voiture et trouve un break Renault 12 de couleur bordeaux, appartenant à Martial Doucet, de Camelin-le-Frêne, dans l’Aisne. 14 juin : il se rend à Saint-Just-en-Chaussée, puis à Montdidier et Roye. Dans chacune de ces villes, il utilise des formulaires de chèques, prélevés sur le carnet laissé dans la voiture de Martial Doucet. C’est l’engrenage qui s’amorce! 15 juin : il gare le break Renault sur le parking de la gare d’Orry-la-Ville et se rend en train à Chantilly, où il réside, cité Lefébure. Il laissera ce véhicule stationné durant trois semaines, sans qu’un policier, ni un gendarme, ne s’aperçoive de la présence de ce véhicule volé. 23 juillet : Karine Grospiron, âgée de 19 ans, est employée dans une usine de jouets à Pontpoint durant la semaine et vacataire le week-end à la « Vallée des Peaux-Rouges », à Fleurines. Ce soir là, elle est allée au cinéma de Pont-Sainte-Maxence, ville où elle réside avec ses parents, au 9 rue Cavillé. Il est 23 h 55 quand elle quitte la salle. Lamarre l’observe. Il arme son Beretta et fait rouler lentement son break volé. A minuit et neuf minutes, il tire sur Karine Grospiron à trois reprises. La jeune fille s’écroule. Mais, miracle : une seule balle l’a atteinte, lui traversant toutefois la jambe gauche, sectionnant un nerf. Des voisins, alertés par les coups de feu, ont empêché Lamarre d’achever sa victime. 1er août : Alain Lamarre bourre la Renault 12 d’explosifs, volés dans les carrières de Saint-Maximin. Il se rend ensuite à Creil et gare le véhicule devant le 10 avenue Jules Guesde. La présence du break intrigue un policier, Jean-Jacques Verbeck, âgé de 28 ans. Ce dernier, en touchant la carrosserie, provoque l’explosion du dispositif. Il sera grièvement blessé aux mains et au visage. Pour narguer les policiers, Alain Lamarre ira jusqu’à écrire à Jean-Jacques Thiéfine, cadre au commissariat de Creil. 10 novembre : à bord d’un coupé 504, volé à Beauvais, il se rend à Compiègne. Là, à 22 h 45, il repère une jeune fille qui circule à vélo. Arrivé à hauteur du carrefour rue Carnot-rue des Domeliers, il sort son Beretta et le pointe sur Laurence Paillart, 19 ans. Mais l’arrivée d’une voiture de patrouille de la police le contraint à partir et il perd la trace de la jeune fille. 16 novembre : il est 20 heures. Dans les rues de Fitz-James, où elle réside chez ses parents, Brigitte Corette circule à bicyclette. Lamarre veut la tuer mais, là encore, il est dérangé dans sa sale besogne et rate donc sa troisième cible. 1er décembre : face à la mairie de Pont-Sainte-Maxence, à 13 h 30, deux jeunes filles font de l’auto-stop. L’une d’entre elles grimpe à bord d’une R5 rouge. L’autre, Yolande Raszewski, reste au bord de la route. Lamarre lui propose de la conduire. Il est à bord d’une Citroën GS, volée bien entendu! Il prend la direction de Chantilly et tourne vers la route des Aigles, derrière le champ de courses. Il s’arrête à mi-chemin entre le carrefour de Diane et celui des Aigles. Il pointe son revolver sur la poitrine de la jeune femme et tire sans oser la regarder, alors qu’elle le supplie de l’épargner. Il ouvre la porte, pousse le corps sans vie et repart en direction de Louvres (95), d’où il prendra le train. 2 décembre : il est de service dès 2 heures. C’est là qu’il « apprend » qu’une jeune fille de 19 ans a été tuée à coups de revolver. 29 décembre : 11 heures, c’est la sortie des classes au lycée Pierre d’Ailly et à l’institution Notre-Dame. Des filles font du stop au carrefour des Etats-Unis. Lamarre prend Andrée Poirée, âgée de 19 ans, à bord. Elle est élève infirmière et rejoint sa famille à Crépy-en-Valois. Arrivé au carrefour de Vaudrampont, il tire sur elle, la blessant grièvement à la colonne vertébrale (elle est paralysée depuis!) Il déjeune au restaurant « Le Flandre » et, de la terrasse, s’amuse à voir le manège de ses collègues, qui recherchent l’agresseur d’Andrée Poirée. 27 mars 1979 : il commet son 15ème et ultime vol de voiture, une CX 2 400. 8 avril 1979 : en ce jour des Rameaux, Alain Lamarre est arrêté par ses collègues, qui vont s’ingénier à ne pas l’exposer à la presse. Cela aura pour effet, bien que l’Etat et le tribunal ne l’aient pas reconnu, de provoquer la mort d’un adolescent de 16 ans. Ultime victime!